Il faut croire que les plans sont faits pour être changés. J’aurais pourtant dû le savoir après 3 ans à travailler pour la réinvention des ressources humaines chez BRP. Dans mon esprit, je ferais le touriste en Afrique du Sud et en profiterais pour un petit passage au Lesotho, un pays montagneux entouré par l’Afrique du Sud dont j’avais entendu parler en bien sur plusieurs points.

Lesotho

Premièrement, Lesotho semble avoir été figé dans le temps avec ses villages parcimonieux d’où s’érigent quelques dizaines de huttes de pierres et de paille. C’est toutefois explicable lorsque pour y entrer, on doive affronter l’une des routes les plus cahoteuses et abruptes de l’Afrique du Sud. Ce fameux passage, appelé Sani Pass est un fleuron pour les Basotho (habitants du Lesotho) qui se voient menacé(e)s par la reconstruction entière et l’asphaltage. Cette initiative provoquerait automatiquement la destruction d’un paysage unique et la perte de centaines d’emplois, car beaucoup de Basotho ont développé une business en s’équipant d’un véhicule à quatre roues motrices et en transportant les visiteurs et habitants d’un côté à l’autre du passage.

Basotho

Deuxièmement, la majorité des touristes se limitent à entrer au pays par le Sani Pass afin d’y atteindre le fameux Sani Top , l’un des sommets les plus élevésdu Lesotho, qui offre une vue imprenable sur les environs et le passage, pour ensuite retourner en Afrique du Sud et continuer leur voyage. De ce fait, il suffit de s’enfoncer quelques centaines de kilomètres pour y rencontrer un peuple ultra accueillant et peu habitué aux rencontres étrangères.

Le peuple Basotho est connu comme le plus à la couverture, car ils et elles ont l’habitude de se couvrir d’une grande couverture et d’une tuque ou d’un passe-montagne. Il vit principalement d’agriculture, de fermes et d’artisanat. Les femmes restent principalement à la maison et s’occupent de la besogne familiale, tandis que les hommes quittenttôt le matin avec le bétail (moutons, vaches, ânes ou chevaux) et s’aventurent dans les vallées montagneuses, offrant la nourriture quotidienne nécessaire aux animaux.

Et moi dans tout ça?

Quelques jours avant le Lesotho, Michelle et moi rencontrons Mapaseka, une guide locale, sur le chemin entre Duran et Sani Lodge, un hébergement à 30 minutes du Lesotho, duquel nous effectuons notre randonnée de 2 jours dans les montagnes du Drakensberg. Michelle, c’est la fille de Singapour avec qui j’ai voyagé quelque temps.

Mapaseka nous invite donc, à la suite de notre randonnée, dans son village natal où elle y offre un hébergement en milieu familial, deux heures après avoir traversé Sani Pass et les douanes lesothanes, le bus local nous débarque sur le bord de la route. Autour de nous, deux montagnes et une vingtaine de huttes, à peine visibles au loin. Nous voilà donc à Makhapung. N’essayez pas de trouver l’endroit sur Google, Makhapung ne se définit même pas comme village… c’est un « secteur d’habitations ». Vous ne pourrez que trouver Mokhotlong à 15 km d’ici.

Nous dormons dans une petite hutte privée, nous avons notre propre cuisine, la toilette se limite à un profond trou, on se lave dans un bac d’eau de 50 cm de diamètre, la famille habite dans les huttes adjacentes, les voisins nous saluent, les villageois sont curieux et les enfants courent, rient, jouent et nous observent. Il y a aussi une école primaire à 20 minutes à pieds et ils sont ouverts aux genres d’échanges que je recherche. Après deux nuits, je me sens déjà chez moi… c’est décidé, je reste! Michelle continuera son voyage sans moi.

Fier de ma couverture Basotho!

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