J’aime la nudité pour ce qu’elle permet : le respect, l’égalité et la beauté. Le corps humain qui nous définit est une machine complexe trop souvent jugée et caché. Toutefois, si nous apprenions à l’accepter tel qu’il est, nous serions en mesure de le voir comme un amalgame de sens et de l’érotiser au lieu de le pornographiser. Notre corps est marqué de notre histoire, avec ses cicatrices et ses vergetures. Il est si beau, qu’il me prend à rêver d’un monde complètement nu, sans artifices, ni mensonges, ni jugement. (Première partie de deux)

Le corps humain…

Le cops humain est une machine mystérieuse et sophistiquée. Il est tellement complexe que, malgré des milliers d’années d’études sur celui-ci, nous n’en connaissons qu’une infime partie. Par exemple, il nous suffit de penser aux capacités du cerveau que nous n’exploitons qu’à 10%, aux rêves qui guident nos émotions inconsciemment, ou aux centaines de maladies toujours incurables.

Le corps humain est aussi d’une splendeur artistique. Quand on réussit à contempler le corps nu pour son art et son érotisme, on réalise qu’il est plus qu’une simple image sexuelle. La nudité naturelle bien présentée et respectée est d’une beauté qu’il m’est difficile à expliquer. Nous avons été conçus pour être utile et survivre, mais pourquoi pas aussi pour être admiré. Il n’y a rien de plus naïf qu’un enfant nu qui ne le sait même pas et qui joue. Il n’y a rien de plus éducatif qu’une fillette qui découvre ses seins de future femme ou un adolescent qui expérimente ses premières érections publiques. Il n’y a rien de plus réconfortant que le visage d’un enfant satisfait par la tétée d’un sein maternel enflé. Et il n’y a rien de plus comique qu’une paire de fesses blanche qui brille dans la pénombre d’un bain de minuit.

La nudité est une découverte infinie. Il faut se rappeler qu’il n’y a pas deux personnes pareilles parmi les huit milliards d’humain sur la terre. C’est comme une galerie d’art de huit milliards de tableaux ou de statues prêt à être admirés.

Jugé

Toutefois, nous nous efforçons de le cacher constamment et nous le camouflons derrière plusieurs couches de vêtements. Ceux-ci ont été créés pour nous protéger de notre environnement externe, mais ont maintenant un rôle et un impact beaucoup plus lourds. Ils ont aujourd’hui le pouvoir de créer une valeur ou d’infliger une honte à ce qu’ils enveloppent. Grâce à un morceau de tissus, le corps humain a le pouvoir malsain d’appartenir à un groupe sociétal, ou à une marque. Et cette marque prend un malin plaisir à catégoriser les humains, s’assurant même des fois que son groupe cultive une haine envers les autres dissemblables.

De plus, même s’il nous est permis de cacher le corps humain grâce aux vêtements, il nous arrive très souvent de vouloir le modifier. De passer des heures à essayer de le modeler sous le poids de la fonte, à le rétrécir sous l’humidité de la sueur ou à l’effacer sous l’étendage de crèmes et de maquillages. Nous disons vouloir le façonner à notre goût, mais ce mensonge nous évite d’avouer que c’est au goût des autres que nous voulons ressembler. Il nous est impossible d’aimer notre corps tel qu’il est et nous acceptons que la société choisisse quand nous devrions l’aimer ou le détester. Nous préférons nous plier à SA définition de la beauté humaine que de travailler sur notre propre perception.

Érotisé

Et quand il nous est impossible de le cacher ou de le modifier à notre goût, nous fermons les lumières. Combien de moments intimes avons-nous refusé par crainte du jugement de l’autre? Comme si la sensualité se limitait à la minceur de nos courbes ou à la fermeté de nos protubérances.

Lors de nos échanges sexuels, nos corps servent d’instrument à capter les sensations et à exprimer les émotions. Au-delà du plaisir visuel, il y a quatre autres sens qui n’attendent qu’à être exploités. L’odorat c’est le parfum naturel de son corps qui a terminé une journée. Le touché c’est le frémissement de ses doigts longeant nos flancs. Le gouté, cette saveur unique d’une perle de sueur qui glissait le long de sa nuque. L’ouïe, c’est le son de sa respiration qui évolue au rythme de la frénésie du moment.

Au lieu de s’attarder à ses milliers de stimuli qui n’attendent qu’à être perçus, nous n’accordons une importance qu’à ce nous voyons. Trop souvent, nous tentons de recréer l’image d’un souvenir pornographique ou d’un fantasme suggéré par la masse. Nous laissons rarement notre imagination prendre le dessus, laissant tomber nos préjugés et oubliant de quoi nous aurons l’air.

Le corps humain est érotique. Il fait pour être senti, touché, goûté, entendu et vu. Il est fait pour être aimé. Ne passez pas à côté de l’amour pour un bourrelet de trop ou une tache mal placée.