Cette question, on me l’a posée plusieurs fois et ma réponse continue constamment d’évoluer. Même si l’explication risque de se développer au fur et à mesure que mon voyage avancera, je vous partage ce qui m’a motivé à tout vendre et voyager.

Une personne m’a déjà dit : “Si tu arrêtais de penser que tu perds ton temps, tu commencerais à prendre le temps. Il n’y a pas de temps perdu, que du temps utilisé à vivre des expériences différentes. Chaque choix amène des renoncements. Accepte ces renoncements et tu vivras mieux avec tes choix.”

J’ai fait le choix, il y a de cela plusieurs mois, de me libérer de la majorité de mes biens matériels et de partir découvrir le monde pour deux principales raisons:

Me libérer de mon attachement aux biens matériels

Depuis trop longtemps, mon attachement aux biens matériels et à l’argent prenait un peu trop de place dans ma vie et celui-ci empiétait sur d’autres de mes nouvelles valeurs comme l’humanisme, l’altruisme, l’authenticité, la générosité, le partage, l’amour et l’amitié. Pour moi, presque tout avait une valeur monétaire : un souper entre amis coûtait X dollars, une fin de semaine avec ma famille réduirait mes économies de X dollars, etc. Ainsi, pour satisfaire cette cupidité, je me retrouvais donc à travailler des 70 heures par semaine et à constamment rechercher les promotions ou les emplois les plus payants, tout en accueillant la reconnaissance qui les accompagne.

En avril 2015, à la suite d’une période extrêmement chargée et stressante au travail, j’ai éclaté. Je me suis retrouvé dans ma voiture sur le bord de la route, le souffle coupé, à « brailler » comme un bébé. Je ne connais rien en crise de panique, mais je crois que c’en était une. Mon corps m’envoyait le message de prendre un virage important si je voulais continuer à vivre sainement (psychologiquement et émotionnellement) et si je voulais éviter l’épuisement professionnel. Avec de l’aide, j’ai graduellement changé ma perspective du travail. J’ai rendu ma carrière complémentaire aux autres composantes de mon bonheur au lieu qu’elle soit prioritaire et essentielle. Ce cheminement personnel m’a mené, à l’été 2015, à me rendre au Ghana pour y faire du bénévolat.

Pendant ce mois à enseigner dans une école pour enfants défavorisés et à vivre pauvrement dans une famille d’accueil, j’ai réalisé que je n’avais pas besoin de biens matériels pour être heureux. Là-bas, je n’avais aucune possession physique et j’ai réussi à atteindre un niveau de bonheur jamais atteint auparavant. À mon retour, mon attachement aux objets s’est tranquillement dissipé pour en devenir futile et superficielle.
Depuis, je ne choisirais pas le travail ou un quelconque objet avant un moment entre ami(e)s, une activité familiale ou une histoire d’amour. Ainsi, lorsque j’ai décidé que je voulais partir découvrir le monde, cette dépossession n’était qu’un léger détail. C’était simplement une étape nécessaire à l’accomplissement de mon rêve (un besoin monétaire non négligeable il faut se l’avouer) et un processus mental personnel vers un mode de vie tout en simplicité.

Découvrir mes ancrages sacrés

Mon expérience au Ghana représentait en quelque sorte une première échappatoire à ma vie professionnelle chargée. Comme c’était un sorte de sevrage, je suis partie un peu de reculons. Je ne savais pas exactement ce que j’allais vivre ou chercher là-bas. Je suis donc partie sans aucune attente; l’esprit et le cœur ouverts. Pendant mon séjour, étant ainsi ouvert intellectuellement et émotionnellement, j’ai découvert, un peu malgré moi, que pour être heureux, je devais surtout :

1. Côtoyer des enfants sur une base régulière

J’y reviendrai dans un prochain article.

2. Avoir un impact chez les autres (ou chez quelqu'un) et en inspirer d'autres.

Pour moi, inspirer ce n’est pas influencer dans l’objectif d’avoir raison ou d’imposer ma manière de penser ou ma façon de faire. C’est plutôt de servir de modèle, humblement. Je suis aujourd’hui apte à accepter et reconnaître tout ce que j’ai accomplis dans ma vie et j’aime savoir que je peux, peut-être, aider les autres à comprendre, reconnaître et accepter ce qu’ils vivent, ont vécu ou vivront.

Je ne suis pas le premier humain à quitter son chez-soi pour partir à la découverte d’un lointain continent. Toutefois, mon optimisme me laisse croire que, en plus de tout ce que m’apportera personnellement cette expérience, je saurai inspirer certaines personnes ou avoir un impact chez d’autres, en Afrique, au Canada ou ailleurs.

C’est deux ancrages sacrées furent les premiers à s’implanter en moi. Depuis, je me suis promis de les respecter et de les maintenir dans ma vie afin d’être heureux. J’espère en trouver d’autres pendant cette présente aventure.

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