La Tanzanie se résume littéralement comme une aventure dans mon aventure. Un pays rempli d’oppositions pour moi : audace-peur, joie-tristesse, volupté-douleur, réflexion-étourderie, calme-irritant. J’ai relevé le défi de parcourir le pays en moto, mais j’ai surtout accompli le rêve le plus important de mon voyage : visiter le camp de réfugié(e)s de Nyarugusu.
Achat d’une moto à Mbeya
Dès le premier matin, j’ai eu la chance de tomber sur Wilson qui a un petit commerce de nourriture tout près de mon hôtel. Il a accepté généreusement de m’aider à acheter une moto. Pendant les quatre jours passés ensemble, il m’a trouvé des choix de modèles usagés, après plusieurs tentatives infructueuses m’a amené chez un vendeur de véhicules neufs, a soudoyé le ministère du Revenu de me fournir un numéro TIN, m’a permis d’avoir les papiers du véhicule à mon nom et m’a guidé partout en ville pour mes divers achats. Nous y avons littéralement passé toutes nos journées. Le dimanche, il m’a amené voir sa femme qui venait d’accoucher à l’hôpital, m’a fait visiter sa maison, m’a présenté à sa famille et nous sommes allés à la messe ensemble. Nous avons eu de magnifiques discussions et nous avons développé une véritable amitié authentique. Il a été mon ange gardien de la Tanzanie et je lui ai inspiré le nom de son premier né : Francis!
J’en ai également profité pour visiter la plantation de café d’Utengule. J’ai aussi passé une longue journée à parcourir la brousse de Chimala à analyser la roche avec un groupe d’étudiants en géologie.
Chez les moines à Sumbawanga
Après deux jours de route, j’ai rencontré un moine à Sumbawanga qui m’a invité à venir passer quelques jours dans leur monastère à 65 km de là, dans la brousse. Au-delà des routines religieuses et des prières fréquentes, j’y ai passé un très bon moment à relaxer. J’ai aussi eu la chance de visiter une tribu Sukuma non loin de là. Ses habitants m’ont fait boire du lait fermenté et m’ont offert des œufs et un poulet vivant comme cadeaux de bienvenue. J’ai rapporté les deux présents au monastère et nous avons eu un véritable festin le soir même.
Parc national de Katavi
Camp de réfugié(e)s de Nyarugusu
Avant de me rendre au camp, il fallait que je traverse la région la plus aride de la Tanzanie avec ses routes dangereuses, sa terre rouge et sa poussière. Kasulu, la ville la plus près du camp, m’a permis de faire quelques réparations sur ma moto et de me préparer pour ma visite de Nyarugusu.
Début de la fin à Mwanza
Comme ma décision de revenir au Québec avant d’être professeur-directeur pour Stepping Stones était prise, je devais donc vendre ma moto à Mwanza avant de reprendre du retour au Malawi. Après encore beaucoup trop de routes terrifiantes, mais aussi d’éblouissants paysages, j’ai revu un ami que j’avais rencontré sur le bateau Ilala au Malawi deux mois avant, qui m’a aidé à vendre ma moto à Mwanza. Une de ses amies m’a aussi amené faire une petite visite de la ville. Je ne pouvais toutefois pas rester plus longtemps que 3 jours, car j’avais une longue route qui m’attendait pour revenir au Malawi pour prendre mon vol.
Comme les routes directes entre Mwanza et Mbeya sont horribles, on m’a recommandé de prendre le train jusqu’à Dar Es Salam, complètement à l’est du pays, et de revenir vers le Sud-Ouest à l’aide d’un autre train jusqu’à Mbeya (voir ma carte virtuelle). Malheureusement, après 41 heures de train, qui devait en prendre 36 au total, le dernier wagon du train déraille. Nous sommes encore à quatre heures de Dar Es Salam et nous devons attendre les techniciens ferroviaires, ce qui ajoutera un huit heures supplémentaire (si vous faites le total, j’aurais été dans ce train pendant 53 heures). Je choisis donc pour l’option B : prendre un minibus jusqu’à Morogoro et, le lendemain, prendre un bus jusqu’à Mbeya. Là-bas, j’y revois mon bon ami Wilson. Nous avons passé la journée ensemble et j’ai pu revoir son fils Francis.
Ma Tanzanie en chiffre
Dates | De | À | Distances | Durées |
---|---|---|---|---|
23 mai | Mbeya | Chimala | 72 km | 2h |
25 mai | Chimala | Tunduma | 175 km | 4h |
26 mai | Tunduma | Sumbawanga | 236 km | 5h |
28 mai | Sumbawanga | Monastère de Mvimwa | 65 km | 2h |
2 juin | Monastère de Mvimwa | Mpanda | 205 km | 7h |
3 juin | Mpanda | Camping sauvage | 137 km | 5h |
4 juin | Camping sauvage | Kasulu | 128 km | 4h |
8 juin | Kasulu | Mission Keza | 175 km (+30 km car je me suis perdu) | 6h (+1h) |
9 juin | Mission Keza | Geita | 220 km | 7h |
10 juin | Geita | Mwanza | 120 km | 4h |
10 jours | Moyenne de 156 km/jours | 1563 km | 47h |
2 Comments
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Tes photos sont superbes. Mais ton sourire est “fake” après avoir bu du lait fermenté… 😉 haha!
Je sais. Disons que je travaillais dur pour ne pas recracher devant toute la tribu qui m’observait. C’était toutefois pas si pire; un goût de yogourt nature avec la texture du fromage cottage. C’est le psychologique qui travaillait fort.