Donner. Un acte si simple et fréquent. On s’imagine souvent qu’on donne beaucoup, mais dans la plupart des cas, on pense plus souvent à nous qu’aux autres. J’ai élaboré une échelle beaucoup trop simpliste des étapes du don de soi. J’ai cependant besoin de votre collaboration pour la mettre à l’épreuve et l’améliorer. Tout particulièrement important en ce début de la nouvelle année.

Donner. Un acte destiné à se départir d’un peu de nous dans l’espoir de combler un besoin, de satisfaire un désir ou de réjouir l’autre. Il est malheureusement devenu un geste d’échange ou de négociation entre deux entités avares de pouvoir, de possessions, d’attention, etc. En voici quelques exemples :

Une compagnie partage une portion (plus ou moins infime) de ses profits pour une bonne cause, mais s’empresse de placarder tous les canaux de communications possibles afin de faire briller leurs actes et, impérativement, soutirer un capital de sympathie d’une clientèle actuelle ou potentielle. Ce capital se traduira inévitablement en une hausse des ventes.

À l’approche de Noël, on s’oblige à se rendre dans les magasins et on fait toutes les allées à la recherche d’une idée de cadeau à offrir à l’une de nos connaissances qui (on le sait) nous aura acheté quelque chose.

Dans toutes nos discussions, nous prenons un malsain plaisir d’étaler tout ce que nous avons fait pour les autres, d’énumérer tout ce que nous avons donné et de citer tous les compliments que nous avons reçus en retour. Nous oublions souvent que rester humble est aussi un signe d’altruisme.

Pour flatter notre propre égo, nous acceptons d’aller souper avec un(e) ami(e) avec l’arrière-pensée que cette personne le mérite. Que nous sommes une personne tellement spéciale que de lui octroyer un peu de notre temps est nécessairement lui faire le don ultime de soi. On imagine qu’on pose se geste purement pour l’autre.

Nous partons pour un voyage humanitaire dans un pays sous-développé dans l’espoir de changer le monde à nous seul. Rendus sur place, nous ne faisons rien pour que nos actions persistent après notre départ. Nous avons besoin de savoir que cette communauté nécessite notre aide et que sans nous, elle serait perdue. C’est flatteur, mais tellement égocentrique. (Pour plus d’allocentrisme, lisez mon article « Q & R : Comment pratiquer le bénévolat éthique? 7 règles »)

Mon échelle beaucoup trop simpliste

J’ai élaboré une échelle beaucoup trop simpliste des étapes du don de soi. Dans cette échelle, ne percevez pas seulement le côté matériel ou palpable du mot « donner ». Le terme peut signifier un objet oui, mais surtout donner de son temps, de son écoute, de son admiration, de son respect ou de son amour.

1. Tu reçois toujours et ne donnes jamais. 2. Tu donnes si tu reçois immédiatement après, ou seulement si tu sais que tu recevras en retour, sous peu. 3. Tu donnes et espères recevoir plus tard. (Plus tu avances dans cette étape, plus le terme « tard » devient élastique) 4. Lorsque tu reçois, tu te sens obligé de donner en retour. (Dans le sens où tu ne mérites pas d’avoir reçu et qu’une force intérieure te pousse à redonner en retour) 5. Tu donnes et n’attends rien en retour. 6. Donner te rend plus heureux que de recevoir, à tous les coups.

Dépendamment de la situation, à quelle étape êtes-vous? Allez, soyez honnêtes avec vous-même. Il n’y a aucun problème à être à l’étape 1. Le problème est lorsque nous sommes à l’étape 1, qu’on le sait, et qu’on ne fait rien pour passer au niveau 2.

Peut-être désirez-vous améliorer mon échelle? J’attends vos idées et suggestions.

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