(Suite) Quand je regarde derrière moi, je ne peux m’empêcher d’être fier de cette aventure aussi édifiante que celle d’Aider Sans Compter. Après sept mois de voyage, de découvertes, de bénévolats, de hauts et de bas, incluant les évènements survenus dans les dernières semaines, je ressens le profond besoin de prendre des décisions courageuses et radicales qui provoqueront un nouveau déséquilibre.
Hier
Aujourd'hui
Malgré toutes les nouvelles limites personnelles que j’aurai repoussées dans les sept derniers mois, je sens aujourd’hui que j’ai atteint un équilibre et une zone de confort prématurés qui m’ont donnés l’impression que j’étais prêt à m’arrêter de voyager et à m’installer à un endroit à plus long terme.
C’est toutefois en étant confronté aux dilemmes des dernières semaines (l’offre d’emploi, la bourse, le retour à la maison et la continuité de mon aventure) que j’ai constaté que j’ai encore de la difficulté à prendre des décisions et que j’ai toujours des réponses à trouver sur mon avenir. J’avoue que je ne saurais pas encore clairement répondre à la question : « Qu’est-ce que tu veux dans la vie Francis? ».
Je suis cependant parvenu à définir une partie de la réponse. J’ai entre autres découvert certains nouveaux ancrages sacrés qui composent ma recette personnelle du bonheur. En plus de devoir côtoyer des enfants sur une base régulière et d’avoir un impact chez les autres, je sais que je dois arrêter de fuir, que je dois créer pour moi et que je dois expérimenter les arts pour être heureux. Pour le peu que ça puisse représenter, je veux trouver ma voie… ma vocation. J’ai beaucoup accompli et expérimenté dans ma vie jusqu’à présent et il ne me reste maintenant qu’à choisir une trajectoire de vie plus claire et plus fidèle à moi-même.
Il faut bien comprendre que je suis loin d’être malheureux. Au contraire, je suis plus heureux que je ne l’aie jamais été. J’ai cependant de la difficulté à comprendre pourquoi et comment. Trouver les réponses à ce genre de grandes questions de la vie se fait sur plusieurs années et nécessite souvent de grandes provocations dans l’équilibre de la vie.
Je vais donc tenter de déclencher un déséquilibre dans mon aventure, ce qui engendra peut-être l’émergence de certaines émotions du cœur. Le genre d’émotions qui contribuent à discerner mes vérités du bonheur.
Demain
Je m’aventure donc en Tanzanie sans aucune réservation et sans aucun plan. J’ai même évité dernièrement toute conversation avec les autres voyageurs sur ce qu’ils ou elles recommandent de faire ou voir dans le pays.
Le seul élément sur ma « liste à faire » est la visite du quartier, de l’ancienne maison et des amis de la famille André pour laquelle j’ai fait du tutorat pendant un an avant mon départ. Je leur ai fait la promesse que je ferais tout en mon possible pour entrer dans le camp de réfugiés où ils ont tous grandi (les cinq enfants, incluant le plus vieux de 17 ans, sont tous nés dans le camp de Nyarugusu).
Pour me permettre de m’éloigner, de me perdre et d’atteindre des régions inaccessibles de cet immense pays, j’ai fait l’achat d’une moto que je revendrai à la fin de mon parcours ainsi que d’une carte papier du pays. J’aimerais pouvoir tourner à droite lorsque tout le monde tourne à gauche.
Au menu : faim, soif, fatigue, coups de soleil, froid pendant les nuits, barrière de la langue, bris mécaniques, crises de larmes, fous rires, rencontres inoubliables, etc.
Je vais souffrir physiquement… je vais guérir émotionnellement.
Il se peut fort bien que cet article soit l’une des dernières nouvelles que vous aurez de moi dans le prochain mois.
1 Comment
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Francis,
Take care…Have Fun..be yourself
Enjoy…this is great !
La lecture de ton récit génère beaucoup d’émotions ….toi, tu les vis à fond!